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AUTOUR D’UNE AUBERGE

« Sans l’appui du prêtre, nos compatriotes d’Amérique auraient sans doute été dispersés ou absorbés. C’est le clocher du village qui leur a fourni un centre, alors que leur ancienne métropole les abandonnait totalement… c’est le curé de campagne qui, par son enseignement de chaque jour, a perpétué chez eux ces façons de penser et ces manières de vivre qui font l’individualité de la civilisation canadienne ; c’est l’Église enfin qui, prenant en mains les intérêts collectifs de notre peuple, lui a, plus que quiconque, permis de se défendre contre les persécutions ou les tentations britanniques. Aujourd’hui encore, il y a partie liée, au Canada, entre le clergé et ses fidèles de langue française. Comme hier, comme il y a cent ans, le maintien du catholicisme semble donc être la principale condition de la persistance de notre race et de notre langue au Dominion. »

Vous le voyez, M. Rougeaud, continua le Curé, comme ces calomniateurs sont peu conséquents avec eux-mêmes. Après avoir écrit que c’est le clergé qui a sauvé notre nationalité, en prenant la défense des intérêts canadiens, l’auteur ajoute : « La protection de l’Église est précieuse, mais elle se paie dans l’espèce d’un prix exorbitant ». Ces hommes ne craignent pas de se contredire. Et cela, dans le but d’accomplir leur œuvre infâme. M. Siegfried dira encore avec eux en parlant de l’Église : « Certes, son influence a