que je le puis.
Sellier ne se fit pas prier ; il compta les billets de banque et remit le billet.
L’Ami, après l’avoir remercié avec force compliments, se hâta de sortir pour rejoindre Rougeaud. Ce dernier retournait chez lui ; en l’abordant il lui posa cette question : Pourquoi êtes-vous opposé à l’engagement de Melle Bonneterre ?
— C’est qu’elle n’est pas assez réservée ; elle ne ménage personne, la pédante !
— Tout de même, elle est bonne institutrice ; je souhaiterais la réengager.
— Vous ! si vous saviez comme elle en a conté sur vous, M. Sellier et moi ! Au reste, ce dernier en a assez ; il n’en veut plus.
— Vous avez raison, votre maître défend ses intérêts, n’est-ce pas ?
— Entre nous, reprit Rougeaud, vous êtes des nôtres, je peux faire cette confidence : M. Sellier a des intérêts dans l’auberge. Marie Bonneterre et son père nous font tort ; si vous nous aidez l’an prochain, vous serez récompensé.
— Bravo ! voilà qui est bien parlé : je me souviendrai longtemps de vos prodigalités.
En quittant Rougeaud, l’Ami lui annonça que M. Héroux le voulait voir. Notre apôtre, troublé par cette nouvelle, demanda à Sellier ce qu’il devait faire ?