réponse.
Puis, pour consoler de son mieux cette femme en deuil, il lui parla de la grande miséricorde de Dieu.
— Qui sait, dit-il, en montant en voiture, le bon Dieu est le seul juge. Il a pardonné au bon larron sur la croix. Il ne faut pas désespérer, il est si bon. Courage donc ! Je prierai avec vous pour votre mari. Arrivé au presbytère, il écrivit la lettre suivante à son Ordinaire :
« Monseigneur,
Un grand malheur est arrivé dans ma paroisse. J’en suis d’autant plus désolé qu’il est tombé sur une de mes bonnes familles. M. Boisdru, dans un moment de délire, a mis fin à ses jours. Ce délire, Monseigneur, était causé par l’abus des liqueurs enivrantes. Cependant, je dois vous dire que Boisdru n’était pas un ivrogne. Ce n’est qu’en ces derniers temps qu’il a fait des abus. Autre circonstance regrettable, sa femme me dit qu’il avait par négligence, et pour la première fois, omis de faire ses pâques. Pour moi, je serais disposé à l’enterrer dans le cimetière avec les cérémonies les plus simples, afin d’épargner au reste de la famille une plus grande douleur.