Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XIII

UNE FÊTE AU MOULIN


La fête promise par Sellier eut lieu le mardi. Les hommes du chantier employèrent la matinée à préparer un local convenable pour la circonstance. Une bâtisse assez grande attenait au moulin. C’est là que les hommes se retiraient le soir lorsqu’ils avaient terminé leurs travaux. Au milieu de la pièce, se trouvait un immense poêle qui entretenait une chaleur constante. On le mit dans un coin afin d’ériger une table temporaire qui pourrait recevoir à la fois une trentaine de convives.

Bonvin, sur l’ordre de Sellier, expédia des caisses de liqueurs enivrantes, des cigares, du tabac en abondance, des pipes, sans compter du pain et du jambon, ainsi que des verres, instruments fort utiles pour les buveurs. On s’attendait à une fête, se disait-on de toutes parts ; mais M. Sellier fait les choses royalement. Il a certes dépassé les espérances d’un chacun. Toute la journée ce fut un va et vient continuel.

La fête commença vers cinq heures du soir. En hiver les jours sont courts. Le soleil baissait à l’ho-