buvette. Tout de même, ça fait mon affaire, et il convient que je les traite en conséquence. Aussi, lorsque la question sera réglée, dis hautement que je ferai une jolie fête, où chacun pourra se griser à sa guise.
— La victoire n’est pas sûre, reprit Rougeaud. Nous sommes trois contre quatre : Verneuil, Boisleau, l’Ami, Prentout, sont contre l’auberge ; c’est évident.
— Celui qu’il faudrait « décoller », c’est l’Ami.
— On arriverait plus facilement avec Prentout. Pourquoi Sellier n’iriez-vous pas consulter l’Ami ? ce matin j’ai constaté que mes efforts étaient inutiles.
— Non, Rougeaud, pour le moment, je dois, comme toujours du reste, me montrer le moins possible, afin de ne pas faire naître de soupçons contre moi. C’est toi qui vas aller voir l’Ami. Il est en affaires avec moi. Je lui ai prêté $400.00 sur billet, à demande, lorsqu’il a dû régler la succession de son défunt père, et il ne m’a pas même payé l’intérêt de cette somme depuis deux ans. Il n’est pas riche. Et la crise qui sévit en ce moment l’empêchera, je n’en doute pas, de pouvoir emprunter… Faisons-le jouer au bout de la corde.
— C’est une idée, Sellier ! Mais, sait-il que je connais les affaires que vous faites avec lui ? Je préférerais que vous le voyiez vous-même.
— Très bien, dit Sellier, mais les deux cents piastres sont à moi !
— Que lui dirai-je, reprit Rougeaud, tremblant