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AUTOUR D’UNE AUBERGE

voix du prêtre qui vous dit : Soyez sobres ; fuyez l’alcool ; il n’y a de bonheur que dans la sobriété et la tempérance. Unissez-vous donc à votre Curé, dans cette campagne. Suppliez vos pères de se montrer apôtres dans cette lutte.

« Vieillards qui descendrez dans la tombe bientôt, vous avez peut-être des scandales à réparer ? Profitez de cette occasion qui, naturellement, s’offre à vous et travaillez à améliorer le niveau moral de la paroisse.

« Pères de familles, jeunes gens, vieillards, jeunes filles, tous nous devons nous liguer ensemble et lutter contre l’alcool, les uns par leurs actions, les autres par leurs paroles et encore par leurs prières. Messieurs les Conseillers, vous aurez demain à délibérer cette grave question. Eh bien ! vous entendrez les prières de votre pasteur, les cris des enfants qui demandent du pain, vous compterez les larmes des mères et des enfants, et vous mettrez tout cela en parallèle avec les raisons de ceux qui veulent conserver cette nuisance publique. Je ne doute pas qu’alors la balance penchera du côté de la tempérance.

« L’auberge disparaîtra et la paroisse rentrera dans le calme. Le bonheur reviendra dans les foyers d’où il est parti de longtemps, et enfin, votre vieux serviteur pourra fermer les yeux à la lumière en chantant son « Nunc Dimittis », et en vous bénissant. »

Tel fut le discours du bon M. Héroux qui, tout