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sergent-major qui les présente aux visiteurs et fait spécialement remarquer un petit accroc au dos de la capote.

— C’est par ce trou-là qu’est mort le nommé Steinberg, dit-il ; son nom est imprimé à l’intérieur. Tenez !…

Et il se redresse, glorieux.


L’inaction et la grande chaleur nous pèsent également. Nous voudrions nous battre et nous appréhendons un peu.

Nous dormons dans l’ombre des couvertures tendues entre des piquets.

L’affaire de lundi s’appellera le combat de Mangiennes.


Vendredi 14 août.


Nos chevaux encore une fois harnachés au petit jour, nous attendons des ordres. Le commandant a fait avancer la batterie sur l’étroit chemin qui mène à la grande route de Verdun. Les chevaux piétinent dans le ruisseau issu d’un abreuvoir proche, piaffent et nous éclaboussent. Le soleil monte dans le ciel. Nous restons là. Nous débridons et nous donnons l’avoine.

Les régiments de réserve du corps d’armée commencent à défiler : 301e, 303e, 330e, sur la