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encore une main, il a jugé sa part insuffisante et il va la chercher complète.

Hélas ! il l’aura trop. Après huit mois de campagne, qui lui fourniront un second volume, il est frappé pour la seconde fois. Il meurt sur place. Le même obus qui l’abat a mis en miettes l’énorme outil avec lequel il défendait la terre des aïeux.

Saluons de tout notre respect cette œuvre inachevée, cette force anéantie. Avec la vénération qu’il mérite deux fois, par son talent et par sa mort, saluons le grand homme qu’était cet enfant : il a sacrifié pour nous tout ce qu’il avait, tout ce qu’il était, tout ce qu’il devait être.

Edmond Haraucourt.