— Bonjour…
— Ça va ?
— Ça va…
— Qu’est-ce que vous faites donc là avec votre groupe ?
— Vous voyez… Nous surveillons la route de Nanteuil.
— Alors, vous ne savez pas ?
— Non, quoi ?…
— L’ennemi a foutu le camp pendant la nuit.
— Comment ?
— Oui. Nous avons l’ordre de nous porter en avant… Les Allemands battent en retraite sur toute la ligne…
Les deux officiers se regardent en face et sourient.
— Alors ?
— Alors, c’est la victoire !
La nouvelle, qui passe de pièce en pièce, nous secoue tous de joie. La victoire, la victoire… Quand nous nous y attendions si peu !…
Vers midi, nous recevons l’ordre d’avancer.
À Nanteuil, un peu de vie renaît déjà. Un épicier enlève les volets de bois de sa boutique. Quelques fenêtres s’ouvrent sur notre passage. Comme à Dammartin, je lis sur plusieurs portes l’inscription « Gute Leute ».
La route, où se sont engagées les batteries, longe