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Très bien aussi on aperçoit comment et par quelle éducation de la volonté, cet adolescent a pu réaliser en lui un développement prématuré de ses qualités viriles. Il est autodidacte ; il est son maître et son disciple ; par la discipline, il arrive à la maîtrise de son art et de soi. Tout jeune, il a dû, solitairement, s’astreindre et s’efforcer ; on le devine, par le résultat obtenu, par l’autorité qu’il exerce sur ses nerfs, par la tenue qu’il impose à ses talents. Ses actes, au cours de la guerre, aussi bien que ses phrases, au cours du récit, nous démontrent qu’il professe la religion de l’effort, et qu’il l’a pratiquée dès sa prime jeunesse.

Sans nul doute, cet enfant aurait su organiser son existence d’homme avec la même rectitude qui règle son œuvre d’écrivain. Tout se tient, tout s’enchaîne, l’âme est une et homogène : la probité en art ordonne la droiture dans la vie ; l’une ne va pas sans l’autre ; l’énergie dont on est capable devant une feuille de papier, on la