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Empire

nom de Providence, c’eſt encore lui dont l’intelligence préſide à l’Univers. Il eſt tout Sens, il eſt tout Œil, il eſt tout Oreille, tout Ame, tout Esprit, tout Soi ; ſon eſſence eſt un abîme où ſe perd l’entendement humain ; il eſt ſeul Dieu, éternel, immenſe, non créé, ni engendré ; ſans lui, rien ne ſeroit, ſa puiſſance a tout formé ; il ſe dérobe à nos yeux éblouis, mais il ſe manifeſte à la penſée, & caché à nos ſens dans ſon impénétrable retraite, ce n’eſt qu’à l’eſprit qu’il ſe découvre.

Le Monde comprend tout ce qui ſous le ciel peut parvenir au moyen des ſens à notre connoiſſance ; ce ſont les Aſtres, les Élémens & la Terre tournant avec une indicible vélocité. Cette imperturbable viteſſe ne peut être que l’effet d’une loi éternelle ; cet ordre, cet enchaînement ne ſauroit venir du hazard & une rencontre fortuite ne feroit point que le peſant globe de la terre, mû avec tant de célérité, paroîtroit cependant le ſpectateur immobile du ciel, qui ſemble ſe précipiter autour de lui.

Les Astres ſont des corps lumineux, très-éloignés de nous ; ce ſont ou des Étoiles, reſplendiſſantes de la lumière qui leur eſt propre, comme le Soleil, & les Étoiles fixes ; ou des Planètes qui empruntent leur éclat des premières. Les principales Planètes ſolaires ſont : Saturne, Jupiter, Mars, la Terre, Vénus, Mercure. Les Planètes ſecondaires ſont les ſatellites des autres, telle eſt la Lune à l’égard de la Terre. Ce magnifique ouvrage ne ſauroit ſub-