Page:Lindau - Un voyage autour du Japon.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celui de Naples. Dans les mois de juin et de juillet, Nagasacki est inondée par des pluies torrentielles ; en général il y pleut beaucoup, et le petit observatoire météorologique qui, d’après le conseil de M. de Siebold, a été depuis 1844 érigé à Décima, constate que la moyenne des journées pluvieuses a été de cent huit par an. Nagasacki contient dix mille maisons et environ soixante-quinze mille habitants. Quant aux étrangers, dont le nombre ne dépasse pas cent ou cent vingt, ils demeurent hors de la ville, dans des quartiers dont j’ai parlé déjà, situés au sud et à l’ouest, et qu’on nomme Decima et Oora.

Décima, l’ancienne factorerie hollandaise, forme un îlot séparé de la ville par un canal que l’on traverse sur un pont de bois. Jadis on fermait tous les soirs une porte qui donne accès à ce pont, et les Hollandais, n’avaient plus, jusqu’au jour, la faculté de franchir les étroites limites de leur résidence. Maintenant il y règne sous ce rapport une liberté entière. Le temps passé compte néanmoins encore des panégyristes complaisants, et pour l’apprécier comme il convient, il faut en réveiller le souvenir chez les vieux résidents hollandais. On s’est fait en Europe l’idée la plus fausse de leur genre de vie et des conditions de leur présence au Japon. À ce sujet, j’en appellerai au témoignage de M. Donker-Curtius, commissaire royal de la Hollande, autrefois chef de la factorerie de Décima, et qui a laissé en