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les Dignitaires de la Cour, pendant les séjours fréquents de Napoléon III à Fontainebleau.

5o L’Hermitage de la Magdeleine, dit Maison du Roy.

Vers 1617, un gentilhomme breton, Jacques Godemel vint en cet endroit dont Louis XIII lui fit donation, s’y fit ermite, bâtit l’Hermitage et y vécut pieds nus, vêtu d’une robe grise, s’intitulant le Chevalier de la Magdelaine.

Le 5 may 1625, l’ermite céda par contrat de donation l’Hermitage aux Bonshommes de Passy.

Après avoir appartenu depuis 1651 aux Carmes des Basses-Loges, l’Hermitage passa en 1657 à Dumonceau Grand Audiencier de France.

Il devint à ce moment un repaire de voleurs. Les registres paroissiaux me disent : « Le quatorzième jour de septembre 1671, le cadavre d’un homme assassiné est trouvé proche de la Magdelaine et inhumé à Samois. »

Les brigands condamnés pour vols et assassinats furent expulsés et Louis XIV, par lettres patentes de 1677 confirma la donation aux Carmes de 1651.

En 1684, le Roy y fit construire un pavillon et un aqueduc y amenant les eaux de la Plaine de Samois dans un bassin encore existant.

Un dessin de Coypel, de 1694, donne la description de l’Hermitage.

Nos archives portent que « le 7 janvier 1723, un mariage fut célébré en la Chapelle, par Sébastien de Saint-Eusèbe, prieur des Basses-Loges ».

L’Hermitage fut vendu comme bien national en 1793, à la dame de Moranzel.

Au pavillon de Louis XIV a succédé un superbe château, construit en 1912, par M. Alphonse Trezel, ancien avocat au Conseil d’État et à la Cour de Cassation, et où villégiature M. Maurice Herbe et, son gendre, Ambassadeur à Bruxelles[1].

Une partie des eaux de l’aqueduc ont servi à alimenter le Moulin de la Madeleine qui, jadis, s’élevait au pied du côteau.

Ce moulin a fait place à un châlet des plus coquets, dont le propriétaire est M. René Caucurte.

  1. Le général Tilliard, tué à Sedan (1870), habitait La Madeleine, chez M. Tattet, son beau-père. Sa dépouille mortelle repose dans le caveau de famille, au cimetière de Samois.