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V
DÉPENDANCES DE SAMOIS



De Samois dépendent :

1o La Queue de Fontaine, sur la limite nord, avec son Pont, construit sous Napoléon III, beaucoup pour la facilité des chasses impériales ; on y voit une ferme et un Hôtel-Restaurant.

2o Courbuisson. La Maladrerie démolie en 1739, ainsi que la Chapelle, on 1712 ; ce n’est plus qu’un poste forestier.

Importée d’Asie en Europe aux {{{1}}}XIIe et XIIIe siècles, la Lèpre prit en France une extension considérable.

C’est l’époque de la création des Léproseries, hôpitaux spéciaux, qu’on appelait encore Maladreries, Lazarets, du nom de St-Lazare, fondateur de l’ordre des Chevaliers qui soignaient les lépreux.

La Léproserie de Courbuisson, établie loin de l’agglomération, fut fondée une des premières. Le sceau de la Léproserie est au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale.

Auparavant, le lépreux était par l’official, déclaré banni de la Société, dépouillé de ses biens, abandonné à la charité publique. Une hutte à l’écart était sa résidence ; il y était conduit solennellement, séquestré pour la vie, après la cérémonie rituelle de son inhumation, assistant lui même en quelque sorte à ses propres funérailles. Une seule fois par an, il lui était toléré au moment de Pâques, d’assister hors de l’église, aux cérémonies religieuses. Défense absolue pour lui d’entrer chez les commerçants il ne pouvait indiquer ses choix qu’à distance et avec une longue baguette. Il était revêtu de l’habillement spécial et porteur de cliquettes qu’il devait agiter, afin d’avertir de son approche le public qui le fuyait avec horreur et pitié.

Interdiction lui était faite de parler aux personnes qu’il rencontrait « à moins qu’il ne fût sous le vent » afin de leur éviter les odeurs infectes de son haleine et de son corps.

Après la création des Léproseries, la situation fut un peu moins terrible pour les malheureux Lépreux.