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I
MONUMENT AUX MORTS POUR LA FRANCE



La commune de Samois-sur-Seine qui a payé un lourd tribut à la Guerre, puisque, sur deux cent cinquante soldats qu’elle a fournis à la Patrie attaquée, soixante trois sont tombés au Champ d’Honneur, a érigé un Monument pour attester aux générations futures le sacrifice que ces héroïques enfants ont fait de leur vie à la France.

Elle avait confié le soin de glorifier leur patriotisme à un jeune sculpteur de grand talent, élève de l’École des Beaux-Arts, M. Henri Navarre qui, s’étant brillamment conduit sur le champ de bataille, où il a conquis le grade de capitaine et la croix de la Légion d’Honneur, était mieux que personne qualifié pour traduire la gratitude attristée du pays envers les glorieuses victimes de la Guerre.

L’attente de la Municipalité n’a pas été déçue, et l’œuvre de M. Navarre est d’une émouvante simplicité.

En avant de l’impressionnante pierre funéraire qui porte les soixante-trois noms des Enfants de Samois tombés pour la défense du pays, apparait une Victoire aux ailes éployées et dont la tête porte un casque orné de lauriers, un casque qui est celui-là même qu’ont illustré les soldats auxquels elle apporte leur récompense. Encore toute frémissante de l’ardeur des combats où elle les a guidés, elle s’agenouille, dans un sentiment de respectueuse admiration, au moment où elle dépose sur leurs noms à jamais immortels, les couronnes de laurier qu’a méritées leur vaillance.

Les familles éprouvées trouveront un adoucissement à leur douleur dans l’hommage ainsi rendu à ceux qu’elles pleurent et dans les cérémonies touchantes qui se sont déroulées devant ce monument et qui, chaque année, se renouvellent le jour de la Toussaint.


Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie,
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie ;
Entre les plus beaux noms leurs noms sont les plus beaux.

Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère,
Et comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau.

Victor HUGO