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rement à leur surface rebondie forment un angle droit avec l’horizontale. Chez le nègre imparfait, au contraire, la prédominance de l’instinct sur l’intelligence est marquée ; on trouve que l’allongement de la face s’effectue aux dépens de la surface crânienne, dont la longueur et la largeur sont moindres. Du reste, la déformation du crâne accompagne celle de la face, car si la tête est irrégulière, aplatie, le front est déprimé, les maxillaires s’allongent en obliquant, le refoulement du maxillaire inférieur manque, et les incisives semblent faire continuité à la ligne des mâchoires et la suivent dans son obliquité. C’est là un commencement de prognathisme qui va en augmentant à mesure qu’on descend dans l’échelle zoologique ; la tête prend en effet quelque chose du museau, et a beaucoup de rapports avec celle des singes, qu’on pourrait pour ainsi dire appeler perfectionnés, quant à leur conformation : l’Orang et le Gibbon.

Quand on a examiné de près ces animaux, on est à se demander s’ils n’ont pas plus de rapport avec le nègre que celui-ci avec l’homme causasique, c’est là le point essentiel tendant à démontrer la gradation naturelle qui existe, soit dans le perfectionnement, soit dans la dégradation du type. Le dernier homme et le premier singe se touchent la main, de même que les singes de la série des cynocéphales ont plus tôt la physionomie des carnivores (d’où leur nom), que le Gibbon ou l’Orang les plus parfaits de l’espèce. Ceux-ci ont un crâne comparativement développé, tandis que celui-là a un museau très allongé, qui existe aux dépens du crâne, dont les dimensions se sont considérablement restreintes.

Aussi quelle différence d’intelligence entre ces deux singes qu’on peut comparer entr’eux, comme on aurait celui de comparer l’homme le plus parfait avec l’homme le plus dégradé.