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matière n’est pas toujours limité. Voici les signes que la tête peut fournir dans cette circonstance, et c’est pour ainsi dire la seule partie qui puisse renseigner.

Les yeux sont fixes, la pupille est dilatée et immobile, la vue et les autres sens sont obtus, l’animal est presque insensible, ne répond pas à l’appel et tient la tête basse ; il est impassible, ne prend pas garde à ce qui se passe autour de lui, il ne mange pas.

Ces caractères, joints à l’examen de l’état général de l’individu, doivent faire soupçonner la ruse.

Ce que l’on a de mieux à faire dans ces cas, c’est d’examiner si le corps ne présente pas de trace de plaies récentes et des blessures en voie de cicatrisation ou complètement cicatrisées, résultant ou des coups qu’il a pu se donner lui-même, ou des moyens employés à le contenir.

Dans ce cas, on doit proposer au marchand de le livrer à l’essai pour quatre on cinq jours ; ce à quoi il se refuse le plus souvent. L’emploi des antidotes, à l’insu du vendeur, est aussi un bon moyen, mais il pourrait occasionner des désagréments. J’ai pu être témoin d’un fait pareil, et l’acquéreur fut obligé de se débarrasser de l’animal, pour ne pas courir le risque d’être victime de son mauvais caractère.

Excitants. — Les excitants sont aussi souvent employés pour donner une énergie temporaire à des animaux qui en sont continuellement dépourvus.

L’usage en est devenu si habituel, que les marchands ne se gênent plus et le font même aux yeux des spectateurs intéressés. Ils leur donnent ordinairement des alcooliques ; mais le plus souvent ils préfèrent les irritants, tels que le poivre, le gingembre qu’on leur administre soit solide, soit