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CHAPITRE II

WAGNER A DRESDE

Projets de réforme

« Victoire ! Victoire ! ô mes bons, mes fidèles, mes chers amis ! Le jour s'est fait ; il luira pour vous tous ! » C'est en ces termes que, six mois après avoir quitté Paris, Wagner annonçait le succès éclatant de la première de Rienzi (20 octobre 1842) au petit groupe d'amis dévoués qu'il avait laissés là-bas. Brusquement, presque sans transition, il connut, après les affres de la misère, l'ivresse du triomphe ; le pauvre musicien qui pendant trois ans avait végété obscurément, écrivant pour gagner son pain des arrangements et faisant de la « copie » pour gazettes musi- cales, se réveilla un beau jour célèbre, auteur à la mode, grand favori du public de Dresde qui l'acclamait chaque soir avec enthousiasme. Et, tandis que les représentations de Rienzi continuaient leur cours triomphal, la direction de Dresde acceptait le Vaisseau-fantôme dont la partition, refusée à Munich et à Leipzig, sommeillait au fond des