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LE RETOUR À LA VIE

tiens, et compose, à cet effet, ses Cantiques spirituels dont il envoie les premiers à Schlegel au mois de janvier 1800.

Avec l’été de 1799, cependant, l’apprentissage scientifique de Novalis à Freiberg prend fin. Il se décide à rentrer à la maison paternelle et à reprendre sa carrière d’administrateur, interrompue par son séjour à l’Académie des mines. Occupé dans les salines, tantôt à Artern, tantôt à Weissenfels, il est nommé le 4 février 1800 assesseur appointé à la direction des salines de Dürrenberg. En été nous le trouvons candidat au poste de « capitaine » (Amtshauptmann) du baillage de Thuringe. C’est à ce moment que se déclare chez lui la crise grave de tuberculose, qui devait l’emporter quelques mois plus tard.

Et en même temps que s’accomplit ce changement dans son existence extérieure, commence aussi une phase nouvelle dans sa vie d’écrivain.

Pendant ses années d’université à Iéna et à Leipzig, Novalis avait fait ses débuts dans la carrière d’homme de lettre et de poète : il avait composé des poésies lyriques et esquissé des drames ou des romans. Dans la suite, la spéculation philosophique scientifique ou religieuse avait pris le pas dans son esprit, ainsi que nous l’avons noté, sur la poésie. Sans doute il se tenait au courant du mouvement littéraire et artistique. Et sa bibliothèque littéraire, dont