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Elle rassemble les épluchures dans son tablier, ramasse le panier vide et le saladier plein, et s’en va en traînant les pieds.

Trott reste seul. La nuit est presque tout à fait tombée. Dehors il n’y a plus qu’une lueur toute pâle, et les grands pins du jardin se dressent comme des spectres noirs aux bras maigres. On n’entend que le clapotement régulier de la petite pluie qui tombe, et de temps en temps le gémissement plaintif du vent qui passe au large, ou le roulement sourd d’une vague plus forte qui déferle.

Trott songe gravement. Pauvre Thérèse ! Ce n’est pas étonnant qu’elle soit si souvent de mauvaise humeur ! Trott tâchera de ne plus trop la faire enrager. Ça doit être bien triste de voir partir comme cela les petits frères, et le papa, et la ma-