Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

petite chaise. Il la contemple gravement. C’est intéressant. Elle est très adroite, Thérèse. Le couteau court vite sur les pommes de terre et n’en enlève que la peau. Si Trott essayait de faire comme Thérèse, il se couperait sûrement un ou deux doigts.

Dehors il fait sombre. C’est un gris après-midi d’hiver. On dirait que le pauvre soleil est tout à fait mort pour toujours. Il tombe une pluie froide, fine, régulière. On ne voit presque pas à travers les vitres, qui sont couvertes de brouillard. C’est un temps où l’on n’a pas envie de rire ou de sauter. Et on a un peu peur de la nuit qui n’est plus bien loin, et qui étend lentement son grand manteau noir et lourd. Thérèse murmure d’une voix cassée une chanson lugubre avec des refrains très tristes. Tout