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que de méchantes gens ont dépensé pour eux l’argent des petits malades. C’est très mal. M. Aaron parle en remuant les mains et d’une voix très harmonieuse. Trott pense qu’il ressemble à une image de son livre d’Histoire sainte qui représente le roi David dansant devant l’arche.

Mme Ray dit de sa voix un peu pointue :

— Vous êtes admirable, monsieur. Savez-vous bien que saint Martin lui-même ne donna aux pauvres que la moitié de son manteau ?

M. Aaron sourit (il sourit toujours !). Il parle, il raconte, il fait des phrases. Enfin, il déclare :

— Saint Martin eut tort. En matière de charité, je le répète, il faut donner tout ou rien. Voilà ma devise.

Eh bien ! c’est superbe. Trott n’aime