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danger. Elles ne le savent pas, les dames, mais lui, Trott, il le sait bien.

Ah ! voilà une fâcheuse rencontre ! C’est M. Aaron. Il sort d’une boutique. Il est en train de remettre dans la poche de son gilet une belle bourse à mailles d’or. Il aperçoit les dames. Un sourire découvre ses dents. Il s’avance à pas empressés, ôte son chapeau mou et s’incline. On voit apparaître le dessus brillant de ses cheveux noirs. Ça sent comme chez le coiffeur. Trott est mécontent. Il contemple d’un œil malveillant le complet gris perle de M. Aaron, son faux col éclatant de blancheur où s’étale sa barbe noire, sa boutonnière fleurie, sa cravate écossaise, ses bottines immaculées, le jonc à bec d’argent qu’il balance dans sa main gauche où reluisent deux grosses bagues. Mme Ray regarde maman d’un air drôle