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ne l’a jamais vue comme cela. Figurez-vous qu’elle ne rit presque plus, qu’elle ne parle presque plus, que plus jamais elle ne se met à danser en levant la jambe et en chantant : « Tararaboum. » Tout ça, c’est fini. Quand papa est là, elle parle très peu avec lui ; elle a les yeux baissés ; elle laisse tomber les choses, les casse, les embrouille. Elle a de drôles de mouvements brusques et maladroits. On dirait Jip quand il fait une sottise. Si papa lui demande quelque chose, elle répond très vite, comme si les mots se dépêchaient de venir, et pourtant comme s’ils ne pouvaient pas passer. Si par hasard elle lève les yeux, ils sont tout drôles comme quand on a avalé du poivre, ou une goutte de cognac, ou qu’on va pleurer tout à l’heure. Quand elle est seule avec Trott, ce n’est plus non plus comme autrefois. Elle