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À travers les vitres, Trott regarde Bertrand qui ratisse le sable des allées. Elles sont lisses comme le tapis du salon. Pas une feuille d’arbre, pas une branche, pas une mauvaise herbe. Ça non plus, ça n’est pas ordinaire. Il n’y pas à dire : on voit joliment bien que c’est papa qui revient.

Il y a trois jours, un petit papier bleu est arrivé ; vous savez, un de ces papiers qui courent le long des fils du télégraphe si vite qu’on ne les voit jamais passer. Ce papier-là racontait que tout de suite, beaucoup plus tôt qu’on ne pensait, le papa de Trott revenait en France. Maman est devenue toute pâle d’abord ; puis elle s’est mise à rire et à danser comme une folle, en pressant Trott dans ses deux bras si fort qu’il en perdait presque la respiration. Quelle chance ! Pendant deux jours, c’était comme si on vivait dans un