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Soudain Trott aperçoit sur la cheminée, dans un beau vase, le bouquet de M. Aaron, et de nouveau, comme le matin, une inspiration lui vient : il comprend que son devoir est de plaire au petit Jésus à la fois en punissant un de ses bourreaux et en faisant plaisir à son ami. Avec un enthousiasme d’apôtre, Trott saisit le bouquet, s’élance par la porte, dégringole le perron et arrive devant l’âne. L’âne flaire les fleurs un instant, puis y porte la dent. Il y prend goût. Trott le regarde avec ravissement, le cœur gonflé de félicité. Il n’entend pas la fenêtre du salon s’ouvrir et ne s’aperçoit pas que sa maman, attirée par le braiment de l’âne, sort la tête pour voir ce qui se passe.

— Trott, que fais-tu là ?

Trott est tiré brusquement de son extase. Il lève les yeux. Les sourcils de sa petite