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Trott claque des dents de froid, d’émotion, de frayeur, de remords… Oh ! il ne peut pas lui expliquer.

— Madame, je voulais, je voulais…

Il ne sait pas finir la phrase, mais il tend les bras et la regarde. Est-ce qu’elle ne comprendra pas ?

Oh ! la dame comprend ! Elle est une maman, une maman qui a perdu son enfant. Elle saisit dans ses bras le pauvre Trott et le presse désespérément contre son cœur, comme si quelque chose de la petite morte venait de ressusciter pour elle…

Et si quelqu’un avait passé à ce moment sur la route des falaises, il aurait vu un bien singulier spectacle : une dame en grand deuil et un petit polichinelle crotté se tenant embrassés et sanglotant devant la tombe de la petite Suzanne.