Page:Lichtenberger - Mon petit Trott.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fermée. Au milieu de la musique, de la danse, des cris, des rires, du goûter, personne n’a rien vu. Mais le fauteuil où tout à l’heure Trott était niché est vide.

Le soleil s’est caché. La nuit commence à descendre. Une petite pluie froide, vilaine, pénétrante, s’est mise à tomber. De temps en temps les rafales d’un vent sinistre la lancent lamentablement aux vitres des maisons et aux visages des rares passants qui se retournent stupéfaits pour suivre des yeux quelque chose de rouge et jaune qui trotte dans la boue, clopin-clopant. C’est un pauvre polichinelle bien bouleversé, bien malheureux. Il est tout crotté, tout transi ; il a perdu un de ses sabots ; un coup de vent lui a pris son chapeau ; il est tombé dans une flaque d’eau, et s’est relevé trempé et tout sali. Les cailloux font mal à