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Pauvre Suzanne ! maintenant elle dort toute seule là-bas, dans le petit cimetière, près de la mer, qui lui chante ses terribles chansons, sous de grands arbres au feuillage sombre, couverte de terre froide, de pierres, où les fleurs qu’on apporte se fanent vite. Pauvre Suzanne ! Trott sait bien où elle est. Une fois, sur la route de la falaise, en passant près de la grille du cimetière, Jane, sans que maman le sache, lui a montré une croix blanche : « C’est la tombe de Suzanne. » La tombe ! À ce mot de tombe, si lourd, si grave, un frisson parcourt le petit cœur de Trott. Pauvre Suzanne !

Et voilà que Trott se sent mal à son aise. Est-ce que ce n’est pas bien vilain à lui d’avoir dansé avec d’autres en ce jour anniversaire de celui où il l’a vue pour la dernière fois ? Maman a refusé, l’autre soir, d’aller