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qu’il l’a vue, Trott s’en souvient bien maintenant, c’était au dernier mardi gras justement, au bal d’enfants de Mme Le Corbeiller. Elle était habillée en bergère, une pauvre petite bergère qui n’aurait guère pu suivre ses moutons. On l’avait installée dans un grand fauteuil, tout empaquetée dans des châles et des fourrures. Comme Trott était en pâtre provençal, on avait dit qu’ils étaient mari et femme. Pendant tout l’après-midi, entre les danses, il venait gravement s’asseoir auprès d’elle, l’embrasser, et lui porter des bonbons qu’elle ne mangeait pas. Elle, elle souriait très joliment, elle disait merci et elle toussait. Cette année, elle ne sera plus là. Mais il y en aura d’autres. D’abord il y aura sûrement Marie ; pas Marie Dollier : celle-ci, Trott ne s’en soucie pas ; mais