Page:Lichtenberger - La Petite Soeur de Trott.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
LA PETITE SŒUR DE TROTT

mais chanter ! Trott n’est pas très fort dans cette partie-là. Il a une voix horriblement fausse. On n’a pas pu lui apprendre de cantiques. Voyons, il y a pourtant une chanson très belle… La petite sœur l’aimerait sûrement. Les hommes chantent ça dans la rue quelquefois…, le soir…

— Le san-guimpure, abreuver lérisson…

Voilà, ça y est, ou à peu près. Avec des mouvements gracieux et déployant toute la force de ses poumons, Trott se met à chanter. Et tout à coup la petite sœur cesse de se trémousser. On dirait que ses yeux vagues se sont fixés et qu’elle regarde Trott avec sympathie. Il n’y a pas à dire, elle le regarde. Et qu’est-ce que c’est que cette grimace-là ? Quand elle va pleurer, elle n’ouvre pas la bouche comme cela. C’est qu’elle ne pleure pas… elle rit, ou du moins elle sourit d’un drôle de petit sourire, et