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LA PETITE SŒUR DE TROTT

Les bonsoirs habituels se sont échangés avec les drôleries coutumières. Elle est partie. Alors, son babil disparu, le silence se fait plus douloureux dans la chambre. Papa, pensif, regarde le feu en essayant de raconter des choses peu intéressantes. Appuyée contre lui, maman lui murmure très bas des mots qu’on n’entend pas. Trott, immobile, pense que tout est bien triste, mais que papa et maman doivent avoir encore plus de chagrin, puisque ce sont des grandes personnes. Et il se reproche d’avoir porté un jugement téméraire sur Mlle Lucette. Elle qui était toute petite, elle savait un peu les distraire ; tandis que lui, qui est plus grand, il ne trouve rien pour les consoler. Maintenant qu’on se tait depuis si longtemps, c’est encore plus difficile de dire quelque chose. Il faudrait pourtant trouver une parole douce, qui ne soit pas indis-