Page:Lichtenberger - La Petite Soeur de Trott.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
256
LA PETITE SŒUR DE TROTT

çait, Trott s’est senti de plus en plus triste et plus abattu. Est-ce bien possible ? Maintenant que maman sait qu’on a dit la chose à Trott, elle ne se cache plus autant ; elle laisse voir à son petit garçon qu’elle a les yeux tout drôles. Il a le cœur très meurtri. On dirait que la maison est pleine de quelque chose de noir.

Il n’y a que Mlle Lucette qui demeure d’une indifférence complète dans la tristesse générale. Elle trottine avec sérénité de droite et de gauche, gazouille des tas de choses compliquées aux morceaux de papier qu’elle se plaît à déchirer, va dire à chacun un petit mot d’amitié, danse toute seule avec des grâces pataudes de petit ourson et court quêter des compliments, négligente tout à fait des égards qui sont dus au chagrin. Il est certain que la séparation, quand même elle en concevrait l’instant