Page:Lichtenberger - La Petite Soeur de Trott.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
253
LES HEURES MAUVAISES

Trott ne connaît pas encore les réveils lugubres, et il a peur de toutes les choses tristes qu’il apercevra dès qu’il aura soulevé ses paupières… Mais il n’y a pas moyen de se rendormir. Trott se réveille. Il se réveille de plus en plus. Il faut bien ouvrir les yeux, regarder et se souvenir. Il y a un vilain jour gris qui s’harmonise avec ses pensées. Le vent précipite aux vitres de gros paquets de pluie. Il siffle lugubrement au loin et tout à coup hurle en rafale. Ce n’est pas gai. Mais Trott n’y ferait pas attention s’il n’y avait pas autre chose.

Depuis quelques jours on riait beaucoup moins à la maison. Maman, qui a toujours tant d’entrain, restait très longtemps silencieuse. Et papa, qui est toujours très bon, était plus tendre et vous regardait quelquefois avec des yeux comme s’il rêvait. Bien entendu, Trott n’avait pas remarqué tout