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LA PETITE SŒUR DE TROTT

ment, et l’on voit une face apoplectique qui roule parmi les oreillers blancs, avec, au milieu, un grand four ouvert d’où s’échappent des sons inexprimables.

— Lucette ! Lucette !

Trott est éperdu. Il se confond en expressions câlines, il multiplie les gestes tendres, il offre sa main aux petits doigts crispés qui s’agitent. Rien n’y fait. Il est consterné. Où est son orgueil de créature supérieure ? Il se sent un être infime, dédaigné, proie pantelante à la merci d’une volonté d’essence supérieure. Comment apaiser les dieux irrités ? Une idée désespérée le traverse. Il fera comme ce monsieur romain qui s’est jeté lui-même dans un trou. Il s’offrira spontanément en victime propitiatoire… Et le voici qui, héroïquement, plonge son index dans la bouche ouverte…