Page:Libertad - Le Syndicat ou la mort, paru dans L'Anarchie, 20 décembre 1906.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Allez à la ville ou dans les campagnes, entrez à l’usine, à l’atelier, au bureau, partout enfin les pauvres turbineurs travaillent opiniâtrement à grossir la fortune d’un maître quelconque, partout vous constaterez que, après le désir ardent de conquérir et de garder l’estime du patron, le sentiment le plus répandu est l’acharnement à lutter contre les compagnons de travail ou de misère.

Est-il vraiment fier de son asservissement ? heureux de sa gueuserie ? On ne sait. Mais l’ouvrier se montre de plus en plus férocement jaloux de quiconque au même rang que lui, rivé à la même chaîne, tente de briser ses liens et de reprendre un peu de bien-être et de liberté.