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C’est pour la patrie… qu’on te dit.

Tu n’es plus un homme, tu es un mouton. Tu es à la caserne pour servir la patrie. Tu ne sais pas ce que c’est, tant pis pour toi. D’ailleurs tu n’as pas besoin de le savoir. Tu n’as qu’à obéir.

Tête droite. Tête gauche. Les mains dans le rang. Repos. Mange ! Bois ! Dors !

Ah ! tu parles de ton initiative, de ta volonté. Connais pas, ici, il n’y a que la discipline.

Quoi ! Que dis-tu ? Que l’on t’a appris à raisonner, à discuter, à te former un jugement sur les hommes et les choses ? Ici, on la boucle, on la ferme. Tu n’as, tu ne dois avoir, d’autres préoccupations, d’autres jugements que ceux de tes chefs.