Page:Libertad - La Joie de vivre, paru dans L'Anarchie, 25 avril 1907.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je me suicide lorsque je porte à un individu par le geste du vote le droit de me gouverner pendant quatre ans.

Je me suicide lorsque je demande la permission d’aimer à maire ou à prêtre.

Je me suicide lorsque je ne reprends pas ma liberté d’amant ou d’amante aussitôt la période d’amour passée.

Le suicide complet n’est que l’acte final de l’impuissance totale de réagir contre le milieu.

Les actes dont je viens de parler sont des suicides partiels, ils n’en sont pas moins des suicides. C’est parce que je n’ai pas la force de réagir contre la société que j’habite un local sans soleil et sans air ; que je ne mange pas à ma faim, que je suis soldat ou électeur, que j’acoquine mon amour à des lois ou a des durées.