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Leur erreur est de croire disparaître par leur volonté, de choisir leur heure alors qu’ils meurent écrasés impitoyablement par la canaillerie des uns, la veulerie des autres.

Dans un local infesté par les germes mauvais du typhus, de la tuberculose, je ne songe pas à me faire disparaître pour éviter la maladie, mais bien plutôt à y faire entrer le jour et à y jeter un désinfectant, sans crainte de tuer des milliers de microbes.

Dans la société actuelle, empuantie par les ordures conventionnelles de propriété, de patrie, de religion, de famille, par l’ignorance, écrasé par les forces gouvernementales et l’inertie des gouvernés, je ne veux pas non plus disparaître mais y faire entrer le soleil de la vérité, y jeter un désinfectant, la purifier par n’importe quel moyen.

Même près de la mort, j’aurais encore le désir de changer mon corps en phénol ou en picrate pour assainir l’humanité.