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plus à son esprit que des idées de mort et de crime, de honte présente et de châtiment futur. Agité par le remords et la crainte, il se prépara à fuir ; toutefois sa terreur ne dominait joint assez ses souvenirs pour l’empêcher de prendre les précautions nécessaires à sa sûreté : il remit l’oreiller sur le lit, ramassa ses vêtements, et, le funeste talisman à la main, il dirigea vers la porte ses pas mal assurés. Éperdu de frayeur, il s’imaginait qu’une légion de fantômes empêchaient sa fuite ; à chaque détour il croyait voir le corps défiguré qui lui barrait le passage, et il fut longtemps avant de parvenir jusqu’à la porte. Le myrte enchanté produisit son premier effet : la porte s’ouvrit, et il se hâta de descendre l’escalier. Il rentra sans être vu au monastère ; et, s’étant renfermé dans sa cellule, il abandonna son âme aux tortures d’un impuissant remords et aux terreurs d’un péril imminent.