Page:Lewis - Le Moine, Tome 2, trad Wailly, 1840.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE VI.


En extase dans les bras l’un de l’autre, ils bénissent la nuit, et maudissent le jour qui vient.
Lee.
Séparateur


Les premiers transports étaient passés ; les désirs d’Ambrosio étaient assouvis. Le plaisir avait fui, remplacé par la honte. Confus et épouvanté de sa faiblesse, le moine s’arracha des bras de Mathilde ; son parjure se présentait devant lui : il réfléchissait à l’acte qu’il venait de commettre, et tremblait aux conséquences d’une découverte ; il envisageait l’avenir avec horreur ; son cœur était découragé, envahi par la satiété et le dégoût ; il évitait les yeux de sa complice. Un sombre silence régnait, pendant lequel tous deux paraissaient en proie à de pénibles pensées.

Mathilde fut la première à le rompre. Elle prit douce-