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son sans bruit. On n’y fit pas de nouvelles découvertes. Les effets trouvés dans les cellules du prieur et de Mathilde furent saisis et portés à l’inquisition pour servir de pièces de conviction. À cela près, tout demeura comme par le passé, et l’ordre et la tranquillité se rétablirent dans Madrid.

Le couvent de Sainte-Claire avait été complètement détruit par les ravages unis de la populace et de l’incendie ; il n’en restait plus que les murs principaux, que leur épaisseur et leur solidité avaient préservés des flammes. Les nonnes qui avaient appartenu à cette maison étaient obligées, en conséquence, de se disperser dans d’autres communautés ; mais la prévention était très forte contre elles, et les supérieures ne se souciaient pas de les admettre. Toutefois, étant alliées la plupart aux familles les plus distinguées par la richesse, la naissance et le pouvoir, les couvents furent forcés de les recevoir, quoiqu’ils le fissent de très mauvaise grâce. Cette prévention était extrêmement fausse et injuste. Après un examen minutieux, il fut prouvé que tout le monde dans le couvent avait été persuadé de la mort d’Agnès, excepté les quatre nonnes que Sainte-Ursule avait dénoncées. Elles avaient été victimes de la fureur du peuple, ainsi que plusieurs autres qui étaient parfaitement innocentes et étrangères à toute l’affaire. Aveuglée par le ressentiment, la populace avait immolé chaque nonne qui lui était tombée sous la main : celles qui avaient échappé, le devaient entièrement à la prudence et à la modération du duc de Médina. Elles le sentaient bien, et en gardaient à ce seigneur toute la reconnaissance qu’il méritait.

Virginie n’était pas la plus avare de remercîments ; elle désirait également de répondre comme il convenait aux attentions de l’oncle de Lorenzo et d’obtenir ses