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gnait qu’épuisée par une longue abstinence et ébranlée par ce passage subit des fers et des ténèbres à la liberté et à la lumière, elle ne pût soutenir ce choc. Lorenzo et don Ramirez étaient restés dans les caveaux. Après avoir délibéré sur ce qu’ils devaient faire, il fut arrêté que, pour ne pas perdre de temps, les archers se diviseraient en deux corps : qu’avec l’un, don Ramirez examinerait le souterrain, tandis que Lorenzo, avec l’autre, pénétrerait au fond des caveaux. Cet arrangement fait, et sa suite s’étant munie de torches, don Ramirez s’avança vers le souterrain. Il en avait déjà descendu quelques marches, quand il entendit des gens qui accouraient de l’intérieur du sépulcre. Étonné, il remonta précipitamment.

« Entendez-vous des pas ? » dit Lorenzo. « Allons au-devant ; c’est de ce côté qu’ils paraissent venir. »

En ce moment, un cri perçant lui fit hâter le pas.

« Au secours ! au secours ! pour l’amour de Dieu ! » criait une voix, dont l’accent mélodieux pénétra d’effroi le cœur de Lorenzo.

Il vola vers le cri avec la rapidité de l’éclair, et fut suivi par don Ramirez avec une vitesse égale.