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LXXXI

La Eleccion de los alcaldes de Daganzo, La Guarda cuidadosa, El Vizcaino fingido, El Retablo de las maravillas, La Cueva de Salamanca, El Viejo celoso. Dans cette collection ne figure pas un intermède, los dos Habladores, qui fut joué et imprimé à Séville en 1624.

    velles les aventures de sa jeunesse. De là, le vif intérêt inhérent aux pièces qui reproduisent les exploits des chrétiens en Afrique, et les souffrances des captifs, en terre mauresque. Il est fâcheux que M. Royer n’ait point traduit le Trato de Argel et Los Baños de Argel ; il s’est borné à donner une analyse de ces deux ou trois comédies et de quatre ou cinq intermèdes.

    Nous ne pouvons donner notre approbation à ce procédé d’abréviation. Puisque M. Royer a eu l’heureuse idée de restituer au public le théâtre oublié de Cervantes, la restitution devait être complète, et nous espérons que, dans une prochaine édition, la traduction intégrale remplacera l’analyse.

    Nous souhaitons aussi que l’introduction, qui est excellente, soit plus développée, et que M. Royer s’attache à démontrer les nombreux points de rapprochement qui existent entre le théâtre et les autres écrits de Cervantes. Il y a là une belle étude de critique littéraire que nous recommandons vivement à l’habile traducteur, non sans l’engager à revoir encore une fois sa traduction sur le texte, afin d’effacer certaines taches. Par exemple, il serait bon de traduire l’expression proverbiale como por los cerros de Ubeda (chercher midi à quatorze heures) par un équivalent français. Le mot algarabía doit se traduire par charabia, qui a même sens et même racine que le mot espagnol.

    Dans l’introduction, il est dit que Cisneros, acteur célèbre et diseur de bons mots, faisait les délices de Philippe II. C’est une inexactitude. Cisneros était un des familiers de l’infant d’Espagne don Carlos, et c’est don Carlos, et non pas Philippe II, qui menaça le cardinal-ministre Espinosa de lui faire un mauvais parti, s’il continuait à interdire au bouffon Cisneros l’entrée du palais.

    Dans la traduction de Numance, cette épopée héroïque, M. Royer aurait pu dire en note, sinon dans l’introduction, que la pièce de Cervantes a surtout acquis une grande popularité en Espagne, pour avoir été représentée à Saragosse, durant la guerre de l’Indépendance, lors du siége mémorable de la capitale de l’Aragon.