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LXV

votre valeur surhumaine, connue de toute la terre, cette dignité pleine de charme, ces manières avenantes, — dissipent la crainte et la défiance qui ont jusqu’ici contenu pour vous l’essor de ma modeste plume. — De votre souveraine bonté, de votre vertu parfaite, je ne dirai que la minime partie, car pour le reste, je pense que personne ne s’avisera de le restreindre en vers. — Tel qui vous contemple au faîte de cette haute faveur où l’humanité peut atteindre, toujours poussé par un vent propice — et qui se voit près d’être submergé dans cette mer dont il s’efforce, n’importe comment, de surmonter les flots, — peut-on douter qu’il ne dise : « Le bonheur a résolu d’élever ce jeune homme jusqu’à la dernière hauteur ? — Hier nous le voyions inexpérimenté et tout neuf dans ces affaires qu’il règle et manie maintenant de façon à forcer l’approbation de l’envie. » — Ainsi se tourmente et se tue l’envieux, que la gloire d’autrui désespère et fait périr de langueur. — Mais celui qui d’un esprit plus calme contemple votre conduite et cette vie irréprochable, et cette âme si riche de vertus cachées, — ne dira point que ce soit la roue inconstante et rapide de la fausse fortune, le hasard ou le sort, la chance, le bonheur, une heureuse étoile ou quelque chose de pareil — qui vous ont élevé à cette haute position dont vous jouissez à présent, avec l’espérance de monter encore plus haut ; — mais seulement la sagesse de votre conduite, et ces rares qualités qui éclatent dans vos actions et en votre doux maintien. — C’est elle, dit-il, qui vous soutient de sa main, qui vous étreint de ses fortes attaches, et vous prépare sans cesse de plus brillantes destinées. — Saints sont les bras, et agréablement douces les étreintes de la vertu sainte, bienfaisante et divine ; saint est celui qui reçoit ses embrasse-