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XLV

prit lui suscita beaucoup d’ennemis. Il y avait des auteurs médiocres et mécontents, qui ne pouvaient pardonner à cet illustre vieillard sa gloire passée, que ses Nouvelles et ses derniers vers avaient rajeunie en l’augmentant. L’un de ces envieux imagina une basse vengeance. Ce fut en 1614 qu’un méchant auteur de comédies publia, sous le voile du pseudonyme, une seconde partie de l’Histoire de don Quichotte. Cette publication inattendue vint troubler la vieillesse de Cervantes. Mais la postérité l’a bien vengé de son impudent compétiteur : le nom d’Avellaneda est à jamais célèbre, comme celui de Zoïle. Nous le retrouverons dans la suite, et l’on verra quelle célébrité lui était due[1].

XI

Dans les deux facéties qui font suite à son Voyage au Parnasse, Cervantes annonçait l’intention où il était de publier un recueil de comédies. Il les avait d’abord reléguées au fond d’un coffre, voyant bien que les acteurs n’en voudraient point. On ne jouait alors que celles de Lope de Véga et de son école. Le besoin le fit songer à tirer parti de ces pièces inédites : il y avait huit comédies et

  1. Voir ci-après l’étude sur le Voyage au Parnasse.