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XLII

doña Andrea. Depuis son veuvage, elle s’était retirée chez lui avec sa fille, et jusqu’au dernier moment elle lui avait donné des preuves d’affection et de dévouement. Le 17 avril de la même année, Cervantes était entré dans une confrérie religieuse dont les membres étaient pour la plupart des écrivains distingués. C’était l’usage du temps. La dévotion puérile de Philippe III avait mis ces congrégations à la mode. On ne sait pas si Cervantes entra dans l’académie des beaux esprits, qui fut ouverte en 1612 dans la maison de don Francisco de Silva, sur le modèle des académies italiennes. Un contemporain assure que cette société était le rendez-vous des plus beaux génies de l’Espagne, qui se trouvaient alors à la cour, c’est-à-dire à Madrid. Dans cette réunion d’hommes de mérite, Cervantes pouvait tenir sa place. On ne saurait dire toutefois s’il y fut admis, quoiqu’un passage de la préface de ses comédies permette de le supposer. C’est à l’endroit où il parle d’une question de littérature dramatique débattue dans un cercle d’amis, où il se trouvait (una conversacion de amigos).

Dans son Voyage au Parnasse, Cervantes fait un grand éloge de don Francisco de Silva, le fondateur de cette académie des belles-lettres, et dans plusieurs des recueils poétiques publiés de son temps, notamment dans ceux du célèbre Hurtado de Mendoza et de Gabriel Perez del Barrio Angulo, on trouve des vers de lui en l’honneur des poëtes. C’était un usage général qui avait peut-être