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Le poëme est en vingt chants, et remarquable par l’harmonie des vers. Virués avait composé, non sans succès, quelques épîtres morales et satiriques : on cite notamment une épître sur les bienfaits de la paix, et un morceau descriptif : « Le passage du Saint-Gothard par les troupes espagnoles, allant de Milan aux Pays-Bas (1605). « Obras trágicas y liricas, » Madrid, 1609, in-8. Une lettre de Balthazar Escobar, en tête du « segundo Monserrate, » nous apprend que Virués tenait prêt pour l’impression un volume de vers : « Rimas. »


Valdivieso ou Valdivielso (El maestro José de), né à Tolède, contemporain de Cervantes, de Lope de Vega et de cette nombreuse pléiade d’écrivains et de poëtes qui ont illustré la littérature espagnole, dans le premier quart du dix-septième siècle. Il suivit la carrière ecclésiastique avec distinction. Chapelain de la chapelle mozarabe de la cathédrale de Tolède, il fut l’ami et le protégé du cardinal-infant. Il était le plus souvent à Madrid, et voyait familièrement la plupart des auteurs en renom. Il joua dans les lettres un rôle analogue à celui du célèbre père Mersenne dans les sciences. Peu d’ouvrages littéraires parurent sans son approbation, depuis 1607 jusqu’au delà de 1630. Il n’était pas, à proprement parler, l’arbitre de la littérature de son temps ; mais ses jugements se recommandaient par le bon sens autant que par le bon goût ; et la plupart de ses critiques, sous une forme élégante et mesurée, peuvent être admises sans trop de restrictions. Il évitait ces banalités qui étaient monnaie courante parmi les panégyristes officieux et même parmi les censeurs officiels. Valdivieso était lui-même un écrivain et un poëte distingué. Il a fait beaucoup de poésie religieuse,