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Son nom est un des plus illustres de cette pléiade de poëtes qui formaient à Valence une sorte de colonie littéraire. Virués était en relations d’intimité avec Lope de Vega. — On sait que ce fécond dramaturge, à la suite d’une affaire d’honneur, fut exilé à Valence en 1585. — Il était à la fois poëte dramatique, lyrique ou épique. Dans la préface de ses œuvres tragiques et lyriques, Virués s’attribue l’honneur d’avoir le premier réduit les comédies en trois journées ; et il dit expressément la même chose dans le prologue en vers qui précède sa tragédie, « La gran Semiramis : »

Y solamente porque importa advierto
Que esta tragedia, con estilo nuevo
Que ella introduce, viene en tres jornadas
Que suceden en tiempos diferentes.
En el sitio de Batra la primera,
En Ninive famosa la segunda,
La tercera y final en Babilonia,
Formando en cada cual una tragedia
Con que podrá toda la de hoy tenerse
Por tres tragedias, no sin arte escritas.

Lope de Vega répète cette assertion dans sa singulière poétique :

El capitan Virués, insigne ingenio,
Puso en tres actos la comedia, que antes
Andaba en cuatro como pies de niño,
Que eran entonces niñas las comedias.

(Arte nuevo de hacer comedias en este tiempo.)

S’il ne s’agissait que de la division des pièces de théâtre en trois actes, ni Virués, ni Rey de Artieda, ni Cervantes, ni d’autres encore n’étaient dans le vrai, en s’attribuant le mérite de cette innovation, dont l’auteur véritable est peut-être Francisco de Avendaño (1553). Mais Virués,