son génie satirique. Il était de toutes les fêtes de la cour et composait des pièces que la reine et ses dames d’honneur jouaient sur le théâtre du palais. Un jour, la reine d’Espagne traversant une galerie pour rentrer dans ses appartements, quelqu’un vint par derrière et lui mit les deux mains sur les yeux : « Qu’est-ce donc, comte ? » dit simplement la reine. Mais ce n’était point le comte ; c’était le roi, et quelques jours après Villamediana fut assassiné. Il avait reçu le jour même de sa mort, l’avis de veiller sur sa personne. Mme d’Aulnoy, dans son curieux « Voyage en Espagne, » a raconté l’histoire romanesque du comte de Villamediana. On prétend, non sans raison, que cet assassinat fut provoqué par quelques pamphlets ou satires politiques du comte : aussi quelques contemporains disent qu’il mourut « por haber hablado mas de lo que debiera. » Villamediana était de l’école de Góngora ; mais doué d’un vrai talent de poëte, il a laissé des poésies très-remarquables. Le recueil de ses œuvres parut huit ou neuf ans après sa mort, à Saragosse, en 1629, in-4. On trouve dans ce recueil trois poëmes (Phaëton, Daphné, Europe) qui sont évidemment des imitations du Polyphème de Góngora. Parmi ses trois cents sonnets, il en est de satiriques, de sérieux et de burlesques. Ses poésies légères rappellent les anciennes romances. Le recueil des œuvres de Villamediana, publié à Saragosse, est loin d’être complet. On cite un très-grand nombre de poésies manuscrites.
Virués (Cristóbal de), né à Valence, fils du docteur Alonso Virués ; se distingua également dans les armes et dans les lettres. Il servit longtemps dans le Milanais et obtint le grade de capitaine. Il était aussi à la bataille de Lépante.